novembre 3, 2020

Flammekuche, mon amour. (défi n°26 – 5/101)

Par Jauny

Voilà un problème que connaissent la plupart des expatriés, des personnes ayant changé de région ou de ville : le manque de l’ancien temps. Celui où on pouvait errer dans les rues de Strasbourg, flâner sur la place de la cathédrale puis s’arrêter boire une bière en terrasse Place du Marché Gayot ou à la Nouvelle Poste. Ce temps d’insouciance où on pouvait sans problème s’arrêter dans un restaurant et commander une tarte flambée pour l’apéro.

Ah, la tarte flambée, invention divine. Depuis un an maintenant, les occasions de passer une tête en Alsace ont été beaucoup moins importantes. Mariage l’été dernier dans le sud, version 2 de ce même mariage en Corée en fin d’année, confinement en 2020 puis naissance de Noah cet été : ça fait pas mal de choses à gérer, en plus du boulot et des autres choses de la vie courante. Bref, tout ça pour dire que manger dans la flammekueche, ça me manque, à tel point que j’en ai rêvé la nuit une ou deux fois. C’est quel niveau de manque ça, sérieusement ?

A l’occasion des 60 ans du paternel, finalement, retour sur la terre de mes aïeux, en famille. L’occasion de passer du bon temps en famille, mais également entre amis, avec des copains qu’on a malheureusement que trop peu l’occasion de voir. Dimanche dernier, rendez-vous chez Whitane (ça se prononce Withane) pour se faire quelques air-câlins – distanciations sociales, t’as vu – boire quelques verres et, aussi et surtout, MANGER DE LA GROSSE TARTE FLAMBEE jusqu’à exploser !

J’étais parti pour me lancer sur un grand historique de comment fabriquer de la tarte flambée, mais finalement non. Je vais me contenter de vous présenter cette petite vidéo d’une de nos tartes et des flammes de l’enfer qui viennent la cuire et lui conférer à la fois un côté croustillant et onctueux.

Avec tout ça, j’accomplis le cinquième défi de la liste des 101, et me remet en selle après avoir un peu stagné ! Je mets de ce pas un petit billet dans la cagnotte pour continuer le défi n°2. Le cercle vertueux est enclenché, et il a un délicieux goût de crème et de lardons. Oui, cette phrase ne veut rien dire, mais j’essaie de mettre un peu de poésie dans cet article. Tu es qui pour juger ?

La Minute Culture du Professeur Jauny

En complément, je vous met ici un peu d’histoire de la tarte flambée, parce que c’est toujours intéressant d’apprendre. BIM, une fois encore la culture surgit là où tu ne l’attendais pas. Incroyable.

La tarte flambée est une spécialité alsacienne. Elle est composée d’une fine pâte (farine, eau, huile et sel) recouverte de crème fraiche ou de fromage blanc (ou d’un mélange des deux, appelé Bibeleskäs), de lardons et d’oignons, dans sa version standard. Elle est ensuite cuite très rapidement dans un four à pain très chaud.

Un peu d’histoire

La tarte flambée apparaît pour la première fois dans la région du Kochersberg, au nord de l’Alsace et de Strasbourg, vraisemblablement durant le Moyen-Âge. La tradition remonte à l’époque où les paysans cuisaient leurs pain toutes les deux ou trois semaines. A cette occasion, une petit fête était organisée. Le reste de pâte à pain était étalé très finement puis recouvert de lait caillé, avant d’être glissé de manière brève dans le four. On la présentait ensuite directement sur la pelle du boulanger, où elle était coupée en parts que chacun roulait et mangeait, encore brûlante.

Aujourd’hui encore, les Alsaciens conservent cet héritage et la consomment à la main, même au restaurant. La mode de la tarte flambée n’est apparue dans les restaurants alsaciens que dans les années 1960, bien après l’avènement des pizzerias. Depuis les années 1990, la recette s’est exportée dans le reste de la France et notamment dans l’industrie alimentaire, où le terme « flammekueche » est le plus souvent utilisé, « tarte flambée » étant un peu ambigu.

Alors, on est content de cette petite minute culture ?

Si vous êtes de passage en Alsace et que vous voulez vous lancer dans la dégustation d’une bonne tarte flambée, je vous conseille l’Auberge de l’Espérance à Handschueim, Valeur sûre !